Bernard, c'est le parrain de Vincent. Le parrain, le mot
sonne juste. C'est son oncle d'Amérique en quelque sorte. Il vit loin, à une
vie au parfum exotique et doré. Tous ces rêves là vont nourrir Vincent.
Régulièrement, Bernard lui rapporte les derniers objets à la mode à Rio ou en
Indonésie. La première console de jeu fin des années 70, avec le jeu Pong,
c'est Bernard. La première calculette miniature, intégrée dans une règle 30 cm,
c'est Bernard.
La montre qui peut calculer des logarithmes, c'est Bernard.
Il y a de la nouveauté, de la technologie, et du ludique. Plusieurs années
après, Vincent me bloquera la quasi-totalité du stock de VHS pour enregistrer
les différents James Bond. Si ce n'est pas la qualité des scénarios de ces
films qu'il cherche, le héros de Ian Fleming incarne forcément son oncle
d'Amérique, celui qui a tous les gadgets les plus astucieux, qui fait des
voyages incessants et improbables, et qui est si sûr de lui. Presque un projet
de vie.