dimanche 5 septembre 1982

Les goûters de Mazamet


Octobre 1981, à Mazamet


Les douces années de Mazamet avec la bande de fils d'instit de l'école du Gravas. Dans les appartements de fonction, nous sommes avec Vincent au 1er étage. Au rez-de-chaussée, on retrouve les Hortala, avec Marylise et Stephan, le géant, qui a au moins 10 ans de plus que moi. Le cinquième de la bande c'est Stéphane, l'appartement de sa maman est de l'autre côté de la cour, chez les maternelles.
Les mercredis après-midi sont cadencés par la séance de goûter: quelques bouteilles de sirop Teisseire et des tartines de Nutella. Croissance garantie.

samedi 4 septembre 1982

2- Trop petit


Le côté négatif d'avoir un grand frère impétueux, c'est les possibles dégâts collatéraux. Oui, il m'a caché quelques heures dans une poubelle, une des meilleures cachettes m'avait-il promis, et c'était vrai si j'en crois le temps que j'aie attendu pour qu'on vienne me chercher. Entre temps, il m'avait oublié et était reparti avec la bande profiter du goûter. J'ai aussi eu la tête un peu fracassée suite à cette idée du jeu du vélo, où il fallait se décaniller à grands coups de ballon. A 4 ans, on est moins stable, c'est le problème des différences d'âge, les petits ils sont bien volontaires mais un peu inutiles voire contre-productifs dans les jeux des grands.

dimanche 23 mai 1982

Jeux d'extérieur au Gravas


Mai 1983, à Mazamet

Les années 1980, c'est short, Tshirt, chaussettes blanches, et sport, sport, et sport dans la cour de récréation. L'appartement de fonction offre un large espace de jeu grâce à cette cour. Avec les voisins, on alterne foot (souvent), tennis (je suis exclu car trop petit, maladroit), billes, gymnastique, et vélo (ou plutôt vélo-ballon, un jeu non homologué).

samedi 22 mai 1982

1- Une traversée choc


Des premières années de ma vie, je retiens de mon frère son côté tête brûlée. Ensuite en grandissant, la première impression se figera. J'avais 4 ans. Nous flânions dans les rues de Mazamet avec notre maman. Il m'explique un nouveau jeu. Chouette. Non il ne s'agit pas d'éviter les traits par terre, de sauter à cloche pied sur les pavés ou de tourner dix fois autour du lampadaire. Non le jeu c'est de traverser l'avenue en fermant les yeux. Juste pour l'adrénaline. Explications additionnelles pour finir de me convaincre. Il suffit de bien regarder avant et de compter dans sa tête pour éviter les voitures. Il démarre le jeu. Il n'a pas fait 3 bandes blanches du passage piéton que maman l'attrape et le sermonne. Echec. Et injustice. Il me le souffle à l'oreille, il allait réussir.
Dans la même période, dans d'autres lieux, mais avec la même énergie, mon grand frère, mon modèle, que je prends grand soin à admirer attentivement, et à ne pas imiter, repasse à l'action. Il se fracasse ses incisives toutes neuves sur le sol en béton de la halle du village d'Auriac, il se rougit le torse en tentant l'impossible du plongeoir de 5m de Puylaurens, il prend un choc électrique en défiant Philibert, il tente la course de vitesse à vélo contre un essaim de guêpes, il brave la punition paternelle en s'échappant au-delà du clocher de Notre Dame, il se cache sur le toit du préau de l'école entre 2 averses, etc... Moi j'ai toujours peur, et je préfère rester bien protégé au chaud, dans les jupons de ma maman. Et puis inutile de tenter le diable, je n'ai qu'à le regarder pour vivre par procuration des aventures inédites.