C'est le lendemain de Noël. Le souffle de la liberté de
consommation envahit notre vieille Europe. Les Etats-Unis sont notre nouvel
eldorado. On en rêve. Surtout Vincent. On est tous les 5 cousins en train de
manger une purée dans la petite cuisine de Grenoble, sur la table des enfants,
quand la nouvelle tombe. Les Palisse vont aux Etats-Unis cet été, un raid en
camping car dans les immenses états du Far West. Et il reste une place. Une
seule. A mon père de trancher, mais l'aîné devrait en garder plus de souvenirs.
Evidemment, c'est maman qui prend les choses en main. Elle nous explique la
situation, un seul de nous deux peut partir. Instantanément, je ne veux pas y
aller. Je suis loin d'être un aventurier, et le moindre voyage me stresse.
Puis, je comprends que c'est Vincent qui est plutôt désigné. Il trépigne de
joie. S'il te plait, s'il te plait. Je fais semblant d'être déçu pour sauver
les apparences, mais je suis soulagé pour moi et heureux de son bonheur à lui.
Le seul point qui m'inquiète, c'est que Vincent n'a pas de note géniale en
anglais, alors que moi je suis le meilleur de ma cinquième 2, en anglais aussi.
Le départ est prévu pour juillet prochain.
Vincent reviendra avec mille anecdotes, gonflé par tout ce qu'il a vu, et plus épris encore du Nouveau Monde. Je ne me lasse pas de l'écouter raconter l'histoire de la Limousine à l'aéroport, le concours du cri de coyote, la taille des frigos américains, les 4 états qui se rejoignent en un point unique, ou l'achat de la bannière étoilée pour notre pépé, communiste dans l'âme s'il en est. Il précise à maman combien son niveau d'anglais a explosé, ce qui me semble douteux même à moi, et la nécessité d'envisager un nouveau départ l'été prochain. Les capacités financières de mes parents et leur profonde indifférence pour ce pays le feront attendre 4 ans de plus. 4 années de désir d'Amérique.
Vincent reviendra avec mille anecdotes, gonflé par tout ce qu'il a vu, et plus épris encore du Nouveau Monde. Je ne me lasse pas de l'écouter raconter l'histoire de la Limousine à l'aéroport, le concours du cri de coyote, la taille des frigos américains, les 4 états qui se rejoignent en un point unique, ou l'achat de la bannière étoilée pour notre pépé, communiste dans l'âme s'il en est. Il précise à maman combien son niveau d'anglais a explosé, ce qui me semble douteux même à moi, et la nécessité d'envisager un nouveau départ l'été prochain. Les capacités financières de mes parents et leur profonde indifférence pour ce pays le feront attendre 4 ans de plus. 4 années de désir d'Amérique.
Juillet 1990
The Star Spangled Banner flotte à Revel
Il y a plus d'étoiles dans les yeux que sur le drapeau.
Un rêve est né.
Argèles sur Mer, un mois plus tard.
Pépé, Mémé, Papi et Mami nous rejoignent pour le dernier jour.
Aller-Retour express en 405 pour la traditionnelle bouillabaisse.
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